Carrières incomplètes des femmes : que prévoit l’exécutif ?
Les femmes sont particulièrement impactées par les conséquences de carrières hachées, très souvent parce qu’elles ont dû assumer les charges éducatives et familiales. Le Gouvernement vient d’évoquer un projet, intégré dans la réforme des retraites, visant à corriger les impacts de carrières incomplètes.
Après une naissance, un homme sur neuf va réduire ou cesser son activité, contre une femme sur deux. Alors, si effectivement les papas prennent bien volontiers de plus en plus cette place, force est de constater que les femmes sont encore majoritairement impactées par des carrières entrecoupées. Outre les femmes, les aidants familiaux également se retrouvent avec des carrières hachées. Alors, quelles sont les mesures que l’exécutif souhaite mettre en place afin de limiter, voire de corriger les effets négatifs des carrières hachées sur la retraite des femmes et des aidants ?
Quelle prise en compte pour les carrières incomplètes des femmes ?
Aujourd’hui, les personnes cessant ou réduisant leur activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant ou d’une personne gravement malade ou en situation de handicap peuvent continuer à se constituer des droits à la retraite par le biais de l’assurance vieillesse du parent au foyer (Avpf). Pour en bénéficier, il faut notamment percevoir l’allocation de base, la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), le complément familial et l’allocation journalière de présence parentale (Ajpp). Ainsi, les femmes qui prennent un congé parental afin de s’occuper d’un enfant bénéficient de trimestres de retraite. Toutefois, l’exécutif tend à améliorer ce dispositif en intégrant deux mesures :
- Ces périodes, validées au titre de l’AVPF, entreraient dans le dispositif des carrières longues. Cette mesure permettrait à certaines femmes (environ 3000 par an) de partir plus tôt en retraite.
- Ces périodes seraient comptabilisées dans le calcul du minimum de pension majoré permettant d’augmenter les petites pensions des femmes.
L’une des mesures annoncées par la Première ministre, le 10 janvier 2023, à savoir un minimum pension équivalent à 85 % du Smic, permettrait également de relever leur pension de retraite. De plus, le projet de réforme de la retraite prévoit le maintien de l’annulation de la décote à l’âge de 67 ans, ce qui est favorable pour nombre de femmes qui sont dans l’obligation d’attendre cet âge en raison de carrière incomplète.
Vers un élargissement du dispositif de validation de trimestres à davantage d’aidants
Aujourd’hui, certains aidants familiaux peuvent valider des trimestres de retraite sans avoir à régler des cotisations, sous réserve qu’ils remplissent certaines conditions. Par exemple, l’aidant familial doit avoir un lien de parenté avec la personne handicapée, il ne doit pas exercer une activité professionnelle ou seulement une activité à temps partiel ou encore la personne handicapée doit être atteinte d’une incapacité permanente d’au moins 80 % reconnue par la CDAPH. L’objectif de l’exécutif est d’élargir ce dispositif en créant une assurance vieillesse des aidants.
Ainsi, ce sont plus de 40.000 nouveaux aidants qui pourraient bénéficier de la validation de trimestres, comme :
- les aidants sans lien de parenté,
- ou les aidants d’enfants dont le taux d’incapacité est inférieur à 80 % et qui sont éligibles à un complément d’allocation d’éducation de l’enfant (AEEH).
En tant que femme, il est parfois difficile de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle surtout après avoir eu un ou des enfant(s). Des questions se posent alors sur la retraite et sur les trimestres manquants. SMABTP met à votre disposition tout un réseau de conseillers pour vous accompagner dans vos projets et vous proposer les solutions les plus adaptées à votre situation. N’hésitez pas à vous rapprocher du conseiller de votre région.
Ces informations sont fondées sur la réglementation en vigueur au 13/02/2023 et ne constituent pas un conseil ou un avis juridique ou fiscal. Document d’information, sans valeur contractuelle – Seule la notice d’information a une valeur contractuelle.