Marié, pacsé ou concubin : comment protéger l’autre ?

Héritage et succession sont toujours des sujets difficiles à aborder, et pourtant, discuter de certaines problématiques de son vivant peut permettre de désamorcer certaines “bombes” futures et éclatements des familles.

Concubins, pacsés ou mariés se retrouvent tous face à certains dilemmes qui doivent les pousser à s’interroger en amont afin d’améliorer la protection de leur moitié.

Mariés ou pas, peu importe, l’objectif est non seulement de permettre une meilleure protection du survivant, mais aussi d’en poser les conditions. Éviter, par exemple, de mettre ses enfants, surtout s’ils ne sont pas communs au couple, devant le fait accompli le jour de la succession. En matière d’héritages, qui resteront des passages difficiles, mieux vaut privilégier le dialogue. Alors pacsés, concubins ou mariés, quelles sont vos options pour protéger votre moitié ?

Quelle étendue de protection pour les personnes pacsées ?

Les partenaires pacsés le savent déjà, leurs moitiés n’ont aucun droit en matière de succession. Ils ne sont pas considérés comme des héritiers légaux, de la même façon que les concubins. La solution qui s’offre à vous pour protéger la personne qui partage votre vie est de rédiger un testament. Sans enfant, vous avez la possibilité de léguer la totalité de votre patrimoine à votre partenaire pacsé. Sans disposition testamentaire et toujours sans enfants, ce sont les parents qui deviennent les héritiers légaux et à défaut vos frères et sœurs.

En présence d’enfants, sans testament, la totalité de la succession leur revient de plein droit. A l’inverse, en présence de testament, rédigé et enregistré au Fichier central des dispositions des dernières volontés, vous pouvez léguer la quotité disponible de votre patrimoine à votre partenaire. Cette quotité disponible dépend du nombre d’enfants et, de fait, de la réserve héréditaire. Cette réserve ne peut en aucun cas être diminuée. Il existe d’autres solutions pour protéger votre partenaire pacsé, comme la donation, la convention de pacs aménagée ou encore l’assurance-vie.

L’assurance-vie : un moyen de protéger votre concubin

En tant que concubin, vous n’entrez pas dans la succession de votre moitié. Vous avez aussi la possibilité de rédiger un testament, mais le taux d’imposition de 60 % pour le calcul des droits de succession, va certainement vous décourager. Alors la solution est simple, vous devez transmettre une part de votre patrimoine en utilisant un contrat d’assurance-vie. L’utilité de ce type de contrat est que dans le respect de certaines conditions, il permet de transmettre une somme d’argent à la personne de son choix hors droits de succession.

Attention, toutefois, il n’est pas possible de faire ce que l’on veut. Premièrement, si vous avez des enfants, vous ne pouvez pas grappiller sur la réserve héréditaire. De plus, si vos versements sont trop exagérés en regard de votre fortune, ils pourront demander la réintégration des sommes dans la succession en invoquant qu’ils sont lésés. Enfin, au-delà de 152.500 €, si vous avez alimenté votre contrat avant 70 ans, une taxation de 20 % est applicable jusqu’à 700.000 € puis un taux de 31,25 % sera appliqué sur le solde. Veillez à remplir correctement la clause bénéficiaire libre en indiquant les noms, prénoms, date et lieu de naissance de votre concubin.  

La donation au dernier vivant : un excellent outil de protection successorale

Les couples mariés bénéficient déjà d’une protection successorale, mais il est toujours utile, surtout dans certaines situations, d’améliorer la protection du survivant. Étendre les droits du conjoint survivant est possible en effectuant une donation au dernier vivant. Sans enfants, si une donation est prévue, la totalité du patrimoine revient au conjoint. En effet, depuis le 1er janvier 2007, une réforme est venue supprimer la réserve héréditaire des parents.

Dans le cas d’enfants communs au couple, le survivant a le choix entre ¼ de la pleine propriété ou la totalité de l’usufruit. Cette donation au dernier vivant va permettre au conjoint survivant de choisir également entre :

  • ¼ de la pleine propriété et ¾ de l’usufruit
  • ou la pleine propriété de la quotité disponible.

En présence d’enfants d’un premier lit, la loi supprime le choix, ainsi le conjoint survivant hérite d’¼ de la pleine propriété. La donation au dernier vivant lui permet d’obtenir les mêmes choix que s’il s’agissait d’enfants communs au couple.

Succession, droits entre époux, testament, assurance-vie, sont des thématiques parfois délicates à aborder de son vivant. Elles n’en restent pas moins indispensables pour mettre ses proches à l’abri en cas d’imprévu. Le groupe SMA dispose d’un réseau de conseillers présents sur toute la France, pour répondre à vos questions, faire un bilan de votre situation personnelle et pour vous accompagner dans vos projets. N’hésitez pas à vous rapprocher du conseiller proche de chez vous.

Source : Héritage, succession… Comment protéger sa moitié qu’on soit marié, pacsé ou juste concubin | Dossier Familial

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